« Entreprises et sportifs de haut niveau, du coup de cœur au mariage de raison. La reconversion professionnelle entre phénomène de mode et intérêt sincère et durable. Le sportif, un collaborateur vraiment comme les autres ? »
Le 18 juin 2015, de 9h à 12h30 INSEP
11, rue du Tremblay 75012 PARIS (L1 Château de Vincennes ou RER A Vincennes + Bus 112 arrêt Insep)
Les Trophées Sport & Management 2015, remis le 9 avril dernier à l’Assemblée nationale, viennent de distinguer 2 sportifs de haut niveau pour la qualité de leur parcours de reconversion professionnelle. Indiscutables, Astrid Guyard (-35 ans) et Romain Anselmo (+35 ans), dans des contextes différents, témoignent pourtant au-delà de leurs brillants palmarès et de leur réussite, de la difficulté rencontrée comme de l’énergie personnelle à engager pour mener au mieux un projet professionnel devenu au fil des ans et des épreuves un véritable parcours du combattant. Marie Colllonvillé, lauréate de l’édition 2014, ancienne heptathléte l’avait également éprouvé et mis en relief. Les voyants pour les sportifs sur le sujet semblent pourtant « au vert » !
Le président François Hollande en visite à l’Insep au mois de décembre dernier a mis en avant les qualités indéniables des sportifs et a encouragé les entreprises à leur offrir davantage d’attention professionnelle. Le récent rapport sur le sujet remis au Secrétaire d’Etat, Thierry Braillard en février, rappelle lui-aussi une nouvelle fois l’attention à apporter à la reconnaissance du statut et du « métier » de sportif, comme aux conditions de son accompagnement, pour favoriser les conditions de la reconversion. Dans son prolongement de nombreuses entreprises se mobilisent actuellement autour de cet enjeu à un an des jeux olympiques de Rio. Une réforme du sport de haut niveau semble même s’annoncer réinvestissant les conditions d’accompagnement de la performance sportive comme l’organisation de son développement demain au contact des entreprises et des territoires. Thème récurrent, médiatique et mobilisateur s’il en est, la reconversion professionnelle des sportifs de haut niveau éclaire l’équilibre délicat à trouver pour l’athlète d’établir et mener un projet professionnel construit et structurant, compatible avec un choix de vie harmonieux et un engagement sportif exigeant.
Si l’attention bienveillante est donc forte sur le sujet, beaucoup de questions demeurent cependant. Ainsi, adossée à l’enjeu de compétence, comme à celui du pilotage d’une transition personnelle complexe et parfois difficile vers l’entreprise, la reconversion soulève toujours les questions du sens, de la connaissance réelle et de la compréhension du vécu du sportif et de son environnement, comme celle des pratiques et des savoirs induits, savoirs être et savoirs faire transférables et valorisables (ou non) d’un monde à l’autre.
Pour le sportif lui-même, comme pour ses employeurs, l’enjeu devant naturellement représenter davantage qu’un pari, une collaboration ou un partenariat ponctuel lié à une image utile mais à dépasser.
Percer sa « bulle » et assumer la responsabilité de l’après sport, se projeter et s’engager progressivement vers un horizon inconnu en laissant derrière soi un équilibre et des repères faussement rassurant. Accepter de reléguer derrière soi des images, des personnes, des émotions et une partie de soi-même, telle est l’épreuve personnelle qu’est souvent invité à franchir le sportif. Basculer d’une singularité reconnue, recherchée et stimulante à une normalité balisée dans un environnement nouveau et incertain. L’entreprise est quant à elle confrontée à un autre dilemme. Reconnaître et valoriser les spécificités du sportif, au risque de retarder les conditions optimales de son intégration, et assumer une gestion au cas par cas en interne, ou appliquer une approche métier générique, en conformité avec sa politique RH, au risque de devenir réducteur? Doit-elle embaucher (miser?) sur un collaborateur-sportif en devenir, ou privilégier une compétence métier formelle créatrice de valeur aujourd’hui et demain comme pour tout candidat (et prendre en considération ensuite « quelques plus sportifs »…) ? Au quotidien, comment manager un sportif et l’intégrer durablement à sa structure ? L’essor des projets professionnels des sportifs liés à l’entrepreneuriat, ou l’attention récente accordée par les entreprises à la gestion de leurs talents sont-elles de nature à offrir de nouvelles opportunités? Les réflexions engagées autour des logiques nouvelles de développement et de gouvernance des fédérations, et le dynamisme affiché de l’économie du sport offrent-elles de nouvelles perspectives à fortiori au contact de territoires en recomposition? De façon pratique, quelles sont aujourd’hui les attentes des entreprises, des fédérations et même des territoires pour mettre en œuvre et accompagner de façon optimale les projets de reconversion professionnelle ? Quelles préconisations les sportifs (et anciens sportifs) reconvertis peuvent-ils eux-mêmes proposer à leurs cadets voire aux entreprises désireuses de s’intéresser à ces profils particuliers ? C’est ce que propose d’éclairer cette 22ème Rencontre du Club Sport & Management sur le site de l’Insep, dont une des vocations reste la réussite du double projet. Rencontre animée par Jean-Luc Sadik, Président de TPS Conseil SAS, initiateur de la mise en œuvre du suivi social des sportifs de haut niveau auprès de nombreux athlètes, fédérations et entreprises, et fondateur des Trophées Sport & Management remis à l’Assemblée nationale.