« Manager dans l’incertitude, une contrainte à dépasser et une opportunité à saisir pour redimensionner l’action des dirigeants ? »

Mardi 7 juillet 2020- 9h30/11h30,
Visio-conférence Zoom

​Cette période de reprise sportive est accompagnée de nombreux questionnements liés aussi bien à
l’hypothèse d’une possible « deuxième vague » sur le plan sanitaire, qu’au sentiment diffus et inconfortable
qu’il faudra dorénavant naviguer pendant quelques temps dans une « mer d’incertitudes ». Cette démarche
paraît contre nature et même dangereuse, pour ceux qui ont appris à évoluer en terrains balisés à partir de
processus formalisés et protecteurs.

Les fédérations comme les entreprises n’échappent pas à ce constat. Leurs dirigeants sont invités à
questionner leur organisation et leur modèle historique de développement, les managers leur posture de
responsables, leur capacité réelle à accompagner le changement et à mobiliser les talents avec une visibilité
réduite, et les acteurs de terrain à adapter leurs pratiques en dépassant appréhensions et pressions
émotionnelles.

Cette crise nous rappelle que les espèces qui survivent sont celles qui parviennent à révéler et mobiliser au
mieux leur capacité d’adaptation. Pour agir, il faut savoir. Pour savoir, il faut prévoir ! Or prévoir est devenu
impossible dans un monde toujours plus complexe et innovant, qui accélère. Cette crise catalyse et
accentue les limites d’attitudes, de pratiques et de mindsets qui semblent aujourd’hui inadaptés.

Pour le dirigeant d’entreprise et le président de fédération confronté à l’incertitude ambiante et à la
complexité de la situation qui l’accompagne, au-delà de toute paranoïa paralysante et autres dépendances
excessives à des aides providentielles, quelles attitudes adopter, quelles réponses privilégier ?

Le report à ce jour des jeux de Tokyo en 2021, le soutien hésitant des institutions historiques, l’appréhension
des partenaires traditionnels, la période électorale fédérale, l’exposition économique des partenaires, …
parmi d’autres éléments nous rappellent si besoin l’aversion naturelle au risque et à la contingence d’un
secteur sportif pourtant contraint de proposer des alternatives, et de mobiliser les énergies parfois au travers
de projets politiques ambitieux mais probablement plus ou moins fiables au regard de l’horizon encore
opaque.

Pour manager l’incertitude, -différent du risque, davantage affaire de probabilités-, l’heure est à l’agilité, à la
résilience, et surtout à la confiance pour entraîner les talents, expérimenter efficacement et mobiliser
l’intelligence collective pour rebondir.

Dès lors comment insuffler la confiance, mobiliser et accompagner au mieux ses équipes quand l’incertitude
paralyse ? Quel cap éclairer pour mettre en perspective, un destin commun favorable propice à
l’engagement ?
David Bowie, au faîte de sa carrière, avait évoqué lors du concert pour ses 50 ans au Madison Square
Garden en 1998 : «Je ne sais pas où j’irai à partir d’ici, mais je vous promets que ça ne sera pas ennuyeux».

Tel semble être implicitement le challenge actuellement posé aux dirigeants. En l’absence de prévisions
fiables et rassurantes, faire évoluer les croyances collectives pour faire évoluer leur organisation. Restaurer
d’abord le désir et l’envie au sein d’équipes, managées dorénavant davantage à distance, au travers de
projets concrets, partagés et porteurs de sens.

Pour y parvenir de nouvelles approches résolument pragmatiques peuvent être déployées davantage
centrées sur l’expérimentation, l’appréciation positive, les valeurs et la raison d’être. Cette pratique
managériale, propice à l’innovation et l’entrepreneuriat, a vocation à libérer l’autonomie des collaborateurs
et à affirmer les talents à partir d’un cadre, de valeurs et d’une vision définis et partagés ensemble. Pour y
parvenir, les managers sont invités à repenser leur posture et leurs actions, à questionner, identifier et
mettre en oeuvre les conditions propices au développement des talents et de la performance. Chaque
collaborateur devient entrepreneur de son projet, l’action et la mise en situation éclairant la nouveauté et le
processus de développement. Il s’agit donc plutôt de faire quelque chose ensemble et y prendre plaisir au
lieu de simplement s’aligner sur un rôle dont la légitimité en période contrainte questionne.
Quels sont les problèmes et questions que soulèvent pratiquement cette crise pour les managers et les élus
pour mobiliser collaborateurs et équipes et les projeter positivement ? Quelles réponses apportent-ils ?
Quels enseignements retirer de cette situation inédite, et quelles actions mettre en place ? Au-delà
comment les cultures managériales des fédérations sportives comme des entreprises seront-elles ou non
durablement impactées ? Quelques questions parmi d’autres soulevées par cette crise qui invite à
l’évolution des pratiques managériales et du leadership, comme à la résilience des organisations et des
projets.

Cette Rencontre propose donc de réfléchir sur le sens et l’action du dirigeant et du manager en période
d’incertitude, et implicitement sur le modelage qu’il induit induit auprès des équipes. Au-delà des difficultés
et de l’appréhension qui les accompagne, les crises génèrent également des opportunités. Elles favorisent
l’expression et l’affirmation du leadership que le management à distance rend encore plus nécessaire. C’est
tout l’enjeu des responsables sportifs de parvenir à se redimensionner malgré (grâce à ?) la période
indécise qui s’engage. Parmi les pistes présentées pour y parvenir, au-delà des retours d’expériences
évoqués, le recours à l’effectuation, approche managériale promouvant un modèle de décision et d’action
propice au développement de l’innovation avec les équipes.