Il y a cinq ans, nous terminions un pari de fous. Il était pourtant parfaitement orchestré même si la partition n’était pas complètement écrite. Nous savions qu’il y aurait des difficultés, que les improvisations ne manqueraient pas, que les surprises seraient au rendez-vous. Il s’est passé ce que nous avions prévu mais nous n’en avions prévu qu’une toute petite partie. Si nous avions été sages nous aurions dû renoncer. Mais le renoncement n’est pas dans notre ADN, et nous savions pouvoir compter sur les femmes et les hommes qui nous avaient fait confiance. D’évidence, ils n’étaient pas les meilleurs, d’évidence leurs difficultés étaient de nature à obérer le projet. Mais leur cœur, leur courage, leur ténacité ont eu raison de tous les pièges, nous étions garants des uns et des autres, nous étions l’un et nous étions l’autre. Le vilain mot de management prenait peut-être sens, il fallait s’occuper de l’autre pour réussir, pour conduire le projet, et tous sont devenus attentifs à eux-mêmes et aux autres. Nous avons tous progressé humainement, et c’est en se construisant que nous avons fait aboutir, réussir ce beau moment des championnats du monde à Bourges.
Être lauréat du Trophée Acteurs du Sport en 2017 récompensait une aventure, une aventure faite des rencontres, des solidarités de tous les jours. Et depuis, ceux qui étaient des aventuriers ont tous conduit d’autres projets, menés d’autres rêves et atteint d’autres sommets.
Être lauréat nous donnait à tous une légitimité, d’autres nous accordaient une reconnaissance, un talent. Nous étions des bâtisseurs d’aventures humaines.